Samedi 28 Février 2015

Samedi 28 Février 2015

Difficile non-violence…

Les jihadistes du groupe Etat islamique ont détruit dans le nord de l'Irak des trésors pré-islamiques et ont été la cible de frappes de la coalition dans le nord-est de la Syrie, où ils ont enlevé plus de 220 chrétiens assyriens. Les combattants du groupe sunnite radical ont réduit en miettes des statues, frises et autres trésors pré-islamiques, selon une vidéo mise en ligne jeudi par le groupe. Ils ont vandalisé à coups de masse d'imposantes pièces notamment dans le musée de Mossoul, dont les collections renferment des objets inestimables des périodes assyrienne et hellénistique, datant de plusieurs siècles avant l'ère chrétienne.

Quand on lit cela, quand on le voit faire à la télé… on se prend, d’emblée, à rêver d’avoir un fusil pour abattre ces barbares… ou, mieux, un bazooka ; pour pouvoir opérer de plus loin encore… Car on ne s’imagine pas les marteler avec la masse dont ils se servent pour casser ces antiques pierres imagées… dont nous avons tous aperçues quelques-unes, au moins, dans nos livres scolaires ; car elles font partie du « patrimoine » historique de l’Humanité… On n’imagine pas de les casser comme une pierre, car la petite sensibilité, la petite lâcheté demeurent… Etrange comme il est plus facile de tuer de loin…

Mais nous savons trop que vouloir éradiquer les malfaisants n’est qu’un rêve ; une solution qui n’en est pas une.

Alors que faire ?

Du reste… dans quelques années, ne parlera-t-on pas pudiquement, simplement, de « martelages révolutionnaires », comme on le fait, ici en France… devant tant de chefs-d’œuvre amputés (de nos églises notamment)…

« Du passé, table rase » est le slogan de toutes les « révolutions », toutes ! Et pas seulement les « politiques » : révolutions scientifique, technique, industrielle… Et St Martin, et nos autres précurseurs ont, eux aussi, « abattu les idoles », nous le savons bien…

Abattre les idoles doit pourtant rester, aussi, à notre programme. Mais, une fois encore, il ne s’agit que du « combat spirituel », avec « les armes de lumière »… Abattre la technolâtrie (et autres idolâtries contemporaines), non dans ses œuvres, mais dans la cervelle de ses ouvriers… Ardu et subtile combat… autrement difficile que d’envoyer des avions faire des « frappes »…

********

Encore la non-violence…

Du côté des 14/15ards : un grincheux parmi les grincheux nous parle d’un sujet passé à la télé : quelques minutes consacrées à Romain Rolland. Pour lui, c’est encore trop…

Je réponds :

L’Histoire de la Grande Guerre ne se limite pas à celle des combattants et des combats, au dénombrement des morts. L’Histoire est celle d’une époque.

Romain Rolland est une figure majeure de son époque : du début du XXe à la 2de Guerre mondiale.

Dès la 1^ère GM, il a cette figure majeure, justement d’être pacifiste ; peut être le seul pacifiste conséquent ; en tout cas courageux. Et pour cela très controversé par la quasi unanimité des va-t-en-guerre ; presque le seul à se tenir en effet « au dessus de la mêlée », avec un autre grand pacifiste très controversé : Giacomo Della Chiesa, ou Benoît XV, sous son nom de Pape, et pour cela le plus possible passé sous silence…

C’est en outre et tout ce pendant un grand précurseur, de tout ce que l’on appelle aujourd’hui « l’humanitaire » ; -en Suisse, il a travaillé pour les Prisonniers de Guerre, ce que ne dit pas, évidemment, le petit sujet, indigent, certes, passé à la télé…

Un précurseur de l’Europe, fondée sur des bases autrement sérieuses que l’Economie : les bases de la Culture Européenne ; aux antipodes, évidemment, de l’immense régression qui a provoquée ou qui s’est incarnée dans la Grande Guerre…

Un précurseur de la non-violence, qui a fait connaître Gandhi, et plus largement les sagesses orientales en Occident.

Bref, une des plus hautes figures de l’Humanité, qui devrait, avec quelques autres, bien peu…, être enseigné d’urgence dans toutes les écoles…

Ce qui serait à déplorer, si l’on parle de la période 14/18, ce serait de le passer en effet à la trappe intégralement plutôt que d’en parler, si peu que ce soit…

Donc, bravo à la télé de l’avoir évoqué, ce qui a au moins le mérite de faire un peu parler de lui…

Bien entendu, un autre « ramène ta fraise », monsieur le spécialiste de tout et seul connaisseur de tous les sujets, vient me contrer, au moins en partie, émettant des réserves sur Romain, et, plus encore, bien sûr, sur « le Vatican », sous la forme habituelle des généralités floues ; la méthode courante, quoi !, pour dévaloriser la Papauté, quoi qu’elle dire, quoi qu’elle fasse…